LA JOURNÉE DES LIVRES QUI FONT PAYSAGES

Et ce jour-là, malgré la pluie constante, il y avait dans les jardins de la prairie nature –Zone Sensible :

• Pour représenter les Cahiers de l’École de Blois, le directeur de la publication et philosophe Olivier Gaudin, accompagné du photographe Thierry Cardon qui a publié dans le vingtième numéro des cahiers quelques-unes des photos de la série “Un verger abandonné”. 
• Les Carnets du paysage représentés par Alexis Pernet, géographe et paysagiste, enseignant à l'école de Versailles qui nous a présenté aussi ses propres ouvrages : "Le grand paysage en projet", "Plus grand que la Seine", "Au fil du trait – carnet d'un arpenteur", etc.
• La photographe plasticienne Christine Baudoin, qui nous présenta “Histoires dé-limitées”, six parcours imprimés en forme de leporellos qui racontent des petits patrimoines qui s’effacent plus ou moins, ou qui apparaissent, à l’attention de ceux qui connaissent Fondettes de nom, de vue, de ceux qui la fréquentent ou qui la vivent
• le collectif de L'espace Passerelles, pour nous raconter, avec les photographes Sophie Pécresse, Bernadette Coqueret, et l’urbaniste Thierry Dubus, l’histoire de “MonSanitas, 112 photographes pour une histoire collective”; avec aussi la présence de plusieurs photographes qui ont participé à l'élaboration de l'ouvrage (Alain Dutour, Christine Baudoin, Gaspar Païva). 
• Avec l’enthousiaste Yassir AyYuR Yebba qui nous présenta PIED-A-TERRE, un projet de micro édition pour publier les récits de voyage des aventuriers en herbe et en verve ; un projet actuellement en incubateur en Nouvelle-Aquitaine au sein du dispositif Pop Incub.
• Et, Christian Maupetit  qui nous présenta son projet de Promenades d’observations photographiques, un récit-narration photographique à construire en trois temps : “J’observe, je mémorise, je partage”.

Alors que dans la galerie de la SARL LES ÉDITIONS ATMOSPHÈRES, et dans sa bibliothèque (L’À PROPOS) il y avait :

• L’exposition de “Jusqu’où puisent nos racines” de la photographe Brigitte Olivier qui est sa chronique d'une géographie en retrait, une galerie de portraits de pins maritimes coupés, ou plutôt des radiographies de ce qui est resté de l’arbre in situ ; une série de photographies sensibles. Ici Brigitte Olivier arpente une géographie en retrait, celle d’un littoral et d’une forêt (dans le bassin d'Arcachon en 2012).
• La société Les Éditions Atmosphères (LÉA) pour  ses ouvrages édités en présence de ses auteurs, et aussi les ouvrages d’auteurs commercialisés par LÉA.
• Le géographe et photographe Pascal Reydet, qui pour aller jusqu’aux limites, nous présentera “Hiatus, journal d'un chaos tranquille”, une chronique photo-géographique des limites, un journal qui explore les confins d’un espace vécu contraint. 
• Catherine Lison-Croze, qui nous a présenté ses derniers ouvrages publiés chez LEA (“Sous la foi du palais”, “La porteuse”) ; un autre en cours d’écriture (“La fille au burkini”).
•  Xavier Guillon & Jean-Pierre Dubois qui présentaient leur dictionnaire poétique “Ces mots qui font paysages”.
• Le poète Emmanuel Nerrand qui se définit comme un explorateur en poésie et qui interroge les formes fixes de la Poésie, la plasticité de la langue et s’intéresse au concept d’élastogénèse, une théorie inventée et nommée ainsi par Richard Texier. 
• L'auteur Frédéric Ohlen, qui nous a lu un passage de son ouvrage “Le monde flottant”.                  

Et à L’À PROPOS, la petite bibliothèque attachée à la maison d’édition LÉA, 

• la présentation d’un ouvrage en construction : “Petites boîtes”, un livre qui montrera la série du même nom du photographe Daniel Lominé, et qui sera un questionnement sur cette similitude, cette répétitivité que l’on rencontre dans grands nombres de lotissements. Quelques noms déjà de ceux qui participeront à l’écriture de l’ouvrage : Éric Boulay, sociologue et directeur du Caue 37, Alain Dutour, géographe, Gabrielle Lanotte, étudiante en architecture, Thierry Dubus, urbaniste). C’est une étude en cours, un ouvrage à construire, un ouvrage proposé à la souscription. 
• Et encore à L’À PROPOS, la présentation d’un autre ouvrage en cours de souscription présenté par HEMERIA (une édition de livres d’art et tirages d’art) : “De la lumière à la poussière” (un ouvrage sur plusieurs villes Marocaines marchées par un photographe) présenté par le photographe Alexis Manchion.

Et pour parler encore de paysage, il y a eu les conférences qui se sont déroulées salle Léon Sanzay à Fondettes.

• À 11 heures 30 : Serge Renaudie, architecte et paysagiste, membre de l’Académie d’Architecture, auteur de « Gribouillages méditatifs à Hong Kong » édité chez movitcity édition en 2005, et de « la ville par le vide » chez le même éditeur en 2011 nous a parler de la ville par le vide (Vide quand tu nous tiens…) car depuis longtemps l’architecte s’attache au vide bien plus qu’aux pleins, non parce que ces derniers ne l’intéressent pas mais parce que, d’expérience en expérience, les vides dans la ville lui sont apparus bien plus porteurs d’énergies. Pour préciser la pensée, il ajoute : « En Occident, nous posons et nous organisons souvent d’abord le bâti, les pleins, et le vide n’est que ce qui reste, l’espace non-bâti […] Au contraire de notre mode de pensée occidentale, dans la pensée asiatique ancienne, le vide est considéré comme dynamique et agissant, car il est le lieu où s’opèrent les transformations et parce qu’il révèle que rien ne peut être saisi sans considérer les forces qui le font évoluer. »
• À 17 heures : Luba Jurgenson, agrégée de russe et titulaire d’un doctorat d'études slaves est maître de conférences en littérature russe à l'université Paris-Sorbonne. Son champ de recherche est celui de la littérature des camps. Elle est également traductrice, universitaire et codirectrice (avec Anne Coldefy-Faucard) de la collection Poustiaki aux éditions Verdier. Elle nous a proposé  « Paysage-témoin – Traces paysagères des violences de masse », et a évoqué les  paysages des cicatrices, les traces et la mémoire des formes.

En bref, une magnifique journée passée entres amis des paysages.