Le souci du détail

VD2 - Automne-Hiver 2012

LE SOUCI DU DETAIL - L'édito

Le détail accompagne. Il passe souvent inaperçu et pourtant participe à l’harmonie du lieu, de l’œuvre. Il n’est qu’élément ou devient l’essentiel. Dans la composition, le détail ne copie pas la forme du réel. Il interprète et peut être métaphorique ou visuel. Dans sa discrétion apparente, il participe à la mise en scène, il s’associe à la qualité des matières. Car le détail n’est pas que la représentation partielle d’une œuvre ; c’est par lui que tout devient évidence et émotion. Par sa présence, l’espace devient libre et s’affranchit de la véracité de l’existant. 

Le détail est ce qui a été volontairement inscrit, mais aussi ce que l’on s’attache à percevoir, les souvenirs et les émotions. Ou l’on regarde l’ensemble, ou notre œil se concentre sur un fragment et son environnement immédiat. Alors, on se fait interprète et l’on recrée son propre tableau. 

Pour certains, il y a, dans le souci du détail, la recherche d’une réalisation des plus conformes à leur vison du modèle. Pour d’autres, le détail est un message, une allusion, un point de vue. Dans son souci du détail, l’homme compose son habitat avec pragmatisme et transposition. Il organise son espace visuel d’une façon subjective et émotive. Dans son espace clos, les détails abondent ; ils peuvent être minuscules ou grands, intrigants, singuliers, subtiles… Aucun de ces détails ne peut être changé sans conséquence sur l’ensemble, puisque chaque partie indique et donne toutes les autres. 

Et pourtant, il n’y a pas de souci : à chacun ses détails, ses reflets d’histoire, de rêves et de réalité. Dans ce numéro, nous n’allons donc pas nous égarer dans les moindres détails, mais seulement, aller à la rencontre de quelques-uns pour qui le détail compte dans leur façon de composer, d’habiter et de recevoir. De touches libres en passages illustrés, notre regard aura toute liberté d’interprétation.